Nature des Pyrénées
Les Paysages variés des Pyrénées
Les Pyrénées, chaîne de montagnes de 430 km de long et qui couvre environ 16500 km2, s'étendent d'Ouest en Est de l'océan Atlantique à la mer méditerranée... Cette phrase revient à dire que les montagnes des Pyrénées sont sous les influences de tant de climats contradictoires et imbriqués qu'elles sont à multiples visages et paysages naturels et culturels. Imaginez le contraste d'une certaine douceur atlantique pour l'Ouest des Pyrénées et l'influence méditerranéenne de l'Est. Ces deux climats se confrontant au climat montagnard et de hautes altitudes sur une grande partie de la chaîne pyrénéenne. Bien entendu, le versant Nord des Pyrénées, versant presque entièrement français, a subi de bien diverses érosions vis-à-vis de son pendant espagnol du versant Sud. Les Pyrénées espagnoles ont alors des paysages totalement différents des Pyrénées françaises, une merveilleuse diversité que l'on peut découvrir au cours d'une randonnée en traversée de la chaîne, dans la longueur ou la largeur, ou bien en de multiples petits séjours bien choisis dans les massifs pyrénéens les plus beaux et les plus représentatifs, en randonnées à pieds ou en randonnée raquettes dans les Pyrénées.
Des grands canyons et cirques du massif du Mont-Perdu, Ordesa et Gavarnie, du Vignemale et Pont d'Espagne de Cauterets, du Néouvielle de Barèges et Saint-Lary, du fameux Pic du Midi d'Ossau face à Pau, des paysages colorés de la Vallée d'Aspe, du Cirque de Lescun et du Somport, du désert des Bardenas Reales et des Mallos de Riglos, des Bouillouses et pic Carlit près de Font-Romeu et des Angles, des Encantats et Parc Aygues Tortes San Maurici dans le Val d'Aran de Vielha, de Luchon et le massif de l'Aneto, du Mont Vallier et les forêts profondes d'Ariège... Bref, de la Méditerranée à l'Atlantique, des Albères au Pays Basque, vous découvrirez avec Via-camina et ses week-ends et séjours de randonnées en montagne une mosaïque de paysages divers et souvent insoupçonnés.
La géologie pyrénéenne
Les Pyrénées sont paradoxalement des montagnes jeunes, même si plus anciennes que les Alpes, et ont une histoire commune avec la Corse. Plusieurs étapes de formation se sont succédées sur des millions d'années. Il y a environ 200 millions d'années, seuls subsitaient les vestiges d'un grand massif montagneux, la chaîne hercynienne ou varisque, vieux d'environ 350 millions d'années. Il recouvrait ce que l'on nomme de nos jours le massif armoricain, le massif central, les Ardennes, les Vosges ainsi que bien entendu un socle complètement arasé à l'emplacement des futures Pyrénées.
A - 135 millions d'années, la pénéplaine post-hercynienne est recouverte par la mer qui dépose d'énorme quantité de sédiments en diverses couches calcaires recouvrant les restes du massif hercynien. Ces nouveaux paysages vont être complètement transformé lors des débuts de l'orogénèse dite alpine. Les premiers événements ont lieu il y a environ 70 millions d'années et provoquent alors l'émergence des futures Pyrénées. La surrection complète de la chaîne eu lieu il y a environ 40 millions d'années au cours de l'ère tertiaire.
Depuis, l'érosion ne cesse d'attaquer la chaîne Pyrénéenne, notamment par la succession de longues périodes de glaciations qui vont creuser et donner la forme des vallées actuelles. De nos jours, nous avons du mal à imaginer que les petits glaciers pyrénéens restant ont pu sculpter ces larges vallées et magnifiques cirques glaciaires. L'effet de l'érosion est énorme et, malgré le relatif jeune âge des Pyrénées, leur aspect fait plus penser à une montagne vieille aux sommets modestes (Aneto 3404 m), cols élevés et silhouette générale plus massive que celle des Alpes. Elles n'en ont pourtant pas moins un caractère rude de hautes montagnes, aux pentes abruptes et rocailleuses, sauvages et peu aménagées, à découvrir en de multiples destinations de randonnées à pieds ou en raquettes.
De Pyrené à Pyrénées...
Non, ce n'est pas une faute d'orthographe ! Depuis que les hommes voyagent dans cette partie du continent européen, notre chaîne des Pyrénées est connue. Le Grec Hérodote (484 à 425 av. J.-C.) parle d'une ville nommée "Pyrené". Plus tard, Aristote (384 à 322 av. J.-C.) nomme une montagne "Pyrené", mais Polybe, historien grec du 2ème siècle avant J.-C., décrit les Pyrénées comme une chaîne de montagnes continue allant de la Méditerranée à l'océan Atlantique. Il mentionne également la traversée des Pyrénées, avant même celle des Alpes, par le fameux Hannibal (241 à 183 av. J.-C.) avec ses éléphants et toute son armée en route pour détruire la puissance romaine. Plus tard, Diodore de Sicile, historien grec et contemporain de César et d'Auguste, décrit l'incendie qui détruisit la forêt pyrénéenne. Sous l'effet de la chaleur, écrit-il, "l'argent contenu dans le sous-sol se mit à fondre et ruisseler de toute part". Le premier livre en français traitant des Pyrénées parut seulement en 1606 par Jean de Malus, géologue minier.
La faune des Pyrénées
Avec cette grande diversité de paysages, les Pyrénées détiennent une richesse faunistique importante. En ce qui concerne les mammifères, la chance de rencontrer dans les forêts profondes un des derniers ours pyrénéen est très faible mais existe réellement. N'ayez crainte, l'ours brun est omnivore, plus herbivore et frugivore opportuniste que carnivore prédateur... Il est tout à fait pacifique et débonnaire. A contrario de l'ours, l'isard ne se fait pas rare et est en augmentation constante grace aux mesures de protection et à la création du Parc National des Pyrénées. Vous pourrez le croiser en été dans des endroits complètements insolites de crêtes rocheuses et vallons sauvages, ou plus facilement en hiver en randonnées raquettes dans les forêts d'altitude quand la neige tombe en épaisseur notable.
La marmotte saura enthousiasmer vos sorties dans de nombreux sites, particulièrement dans la partie occidentale de la chaîne. Introduite en 1948 dans la vallée du Barrada dans les Hautes-Pyrénées, la marmotte alpine a depuis essaimé naturellement et recolonisé le territoire de son ancêtre d'il y a environ 10 000 ans.
Depuis peu, des bouquetins ibériques ont été introduits dans certaines vallées des Pyrénées, en Arièges dans les Parc Régional et dans les Hautes-Pyrénées dans le Parc National des Pyrénées (Cauterets). Ils arrivent sur les traces du bouquetin pyrénéen, proche parent dont la population n'a fait que chuter au 19ème siècle jusqu'à nos jours, pour disparaitre définitivement en 2000 dans le Parc espagnol d'Ordesa.
Un original, le desman, appelé aussi rat trompette à cause de son museau pointu, se rencontre dans les ruisseaux clairs de la limite inférieure de l'étage montagnard. Très discret et nocturne, il vous faudra vous lever tôt et vous armer de patience et courage pour l'observer en balade...
Peuvent être également observés: écureuil, renard, blaireau, lièvre, sanglier, loir, lérot, campagnols, martre, fouine, hermine, belette et genette...
Du côté oiseaux, les ornithologues ont de quoi s'occuper également: gypaète barbu, vautour fauve, vautour percnoptère, aigle royal, milan royal et noir, grand duc, grand tétras, lagopède... La liste est trop longue pour l'énumérer ici ! Idem pour les passereaux et autres volailles sauvages des montagnes... Les insectes, reptiles et amphibiens sont très bien représentés également, notamment chez les amphibiens par un triton endémique nommé euprocte des Pyrénées.
La flore des Pyrénées
Avec environ 3500 espèces dont 160 espèces endémiques, les Pyrénées sont dotées d'une grande richesse floristique. Cette flore est très variée, issue de l'histoire géologique de la chaîne mais aussi de sa position géographique, influençant les climats en plus de l'altitude. La répartition de la flore pyrénéenne est directement sous l'influence du climat océanique à l'ouest, méditerranéen à l'est, humide au nord, sec au sud, et également liée à l'étagement de la montagne en montant vers les sommets. On trouvera donc des plantes typiques de climat doux humide, ou des plantes méditerranéennes, et d'autres caractéristiques de hautes montagnes.
Lorsque les Pyrénées se sont formées il y environ 40 millions d'années, il régnait un climat de type tropical qui a alors influencé la flore. Mais lors des grandes périodes de glaciations, dès 2 millions d'années, un refroidissement important se produisit et d'énormes glaciers se formèrent. Malgré des périodes de réchauffement, suivies de nouvelles phases froides, la flore d'origine fut détruite et seules quelques espèces résistantes persistèrent à la limite des glaciers.
Lors du dernier réchauffement qui a débuté il y a environ 10 000 ans, des espèces ont retrouvé leur localisation ancienne, en altitude, mais elles sont peu nombreuses. Ce sont des fleurs reliques du tertiaire, ayant survécu aux glaciations, plus nombreuses dans les Pyrénées que dans les Alpes, et dont la Ramonda myconi en est un des plus beaux symboles. On rencontrera bien entendu les espèces arctiques qui, apparues au moment des glaciations, persistent dans les lieux les plus froids. Enfin, nous trouvons également les espèces de plaines et collines, qui supportent des conditions difficiles et qui ont poussé après les glaciations. De nombreux lieux des Pyrénées, vallons, forêts et estives, fournissent par leur richesse beaucoup de plantes sauvages comestibles et officinales à découvrir en balade et randonnée.
Et l'homme dans la nature des Pyrénées
L'homme n'a jamais cessé d'affirmer sa présence sur les versants pyrénéens au cours des temps quaternaires. Il chassa dans ses vallées escarpées et, selon les âges et les aléas du climat, sur les plateaux dénudés et dans ses forêts profondes. Après s'être longtemps satisfait des ressources du milieu naturel, il en vint, sur le tard, à produire ses aliments, transformant le paysage par le feu, la hache et la houe afin d'ouvrir, champs, prairies, exploitations minières. Après avoir dressé sa tente sur les rives d'un cours d'eau, sous un aplomb rocheux, le porche d'une grotte, il édifia cabanes de pierres sèches et maisons de torchis à l'intérieur d'enceintes protectrices, dont certaines gardent encore les traces de leurs passages, par des restes ou ornements pariétaux. Ayant d'abord vécu au rythme des déplacements des grandes hardes d'ongulés sauvages, il se plia ensuite au cycle des semailles, des récoltes et de la transhumance des troupeaux.
Loin de constituer un espace de refuge ou une terre de passage, les Pyrénées virent se constituer et s'épanouir, à différents moments de la préhistoire, des communautés ouvertes sur l'extérieur. Dès la phase supérieure de Paléolithique ancien, des spécificités technologiques permettent d'entrevoir des particularismes régionaux qui ne cesseront de s'affirmer par la suite. Même à l'époque de la grande unité magdalénienne, des différences se font jour, notamment dans le domaine des thèmes iconographiques, alors qu'à l'âge du Fer, les dissemblances se manifestent principalement dans l'architecture des monuments funéraires et de leur mobilier.
Des zones culturelles s'affirment donc avec plus ou moins d'intensité selon les périodes. On reconnaît ainsi une zone orientale, ou méditerranéenne et une zone occidentale, ou atlantique, d'où se détache parfois une zone centrale. Ce découpage s'inscrit assez bien sur la trame du réseau hydrographique et de ses principales ramifications. Il correspond aussi, à des nuances près, aux limites des principaux pays et contrées dont les noms anciens se maintiennent encore, en témoignage de la diversité de ces montagnes hospitalières. Nos week-ends et séjours de randonnées en montagne, à pieds au printemps, en été et automne, ou en raquettes à neige l'hiver, permettent une approche sensible du patrimoine, aussi naturel qu'humain.